« Rennes est à la fois une grande petite ville et une petite grande ville »
Libraire, Bernard a créé M’enfin ?!, librairie qui propose des bandes dessinées, en 1980. Après neuf années passées rue de Bertrand, la librairie est, depuis 2005, installée rue Victor Hugo. Amoureux des centres-villes, Bernard est un nouvel adhérent du Carré Rennais. Rencontre.
En tant que commerçant à Rennes, quelle est votre vision de la ville ?
Tout d’abord, sachez que je suis un citadin. J’adore les centres-villes. Lorsque je voyage, je me rends dans les centres-villes. Rennais depuis 1978, j’aime cette ville pour sa taille notamment : c’est une grande petite ville ou une petite grande ville, comme on veut. Rennes est petite dans le sens où on traverse le centre à pied. Et elle est grande dans le sens où l’on peut tout aussi bien être anonyme comme connu, selon les quartiers que l’on traverse, nos habitudes… Je trouve aussi qu’il y a une bonne offre commerciale.
Avez-vous noté des évolutions, notamment dans les comportements d’achat ?
Bien sûr, mais ces évolutions sont, de mon point de vue, lentes et ni bonnes, ni mauvaises. Dans mon domaine d’activité, des entreprises telles qu’Amazon ont fait évoluer les habitudes mais dans le même temps, l’éventail de lecteurs de bandes dessinées s’est élargi. De même, le métro a permis aux gens de venir en ville… Certes les évolutions de comportement d’achat ont évolué mais je ne saurais pas dire dans quelle mesure cela peut m’impacter. Amazon n’est pas mon ennemi en tant que commerçant mais en tant que citoyen.
Quelles relations établissez-vous avec vos clients ?
Les Rennais sont agréables mais sans doute cela est-il également le cas à Nantes ou ailleurs ! La librairie M’enfin ?! est un lieu où les gens viennent pour se faire plaisir ou faire plaisir. D’ailleurs, ce ne sont pas que des férus de bandes dessinées qui poussent la porte. On vient ici acheter une bande dessinée quelle qu’elle soit. Et contrairement, à ce que l’on croit, les grandes surfaces ne sont pas moins chères. La loi Lang a cadré le prix des livres : un livre est au même prix partout. Notre différence réside plutôt dans les services en plus !
Nous connaissons certains de nos clients, leurs enfants aussi parfois, et nous en découvrons d’autres : c’est aussi cela qui fait l’attrait du métier.
Que représente pour vous l’adhésion à une association de commerçants ?
Je vois ce qui se passe de l’intérieur. Cela me permet d’apporter ma pierre à l’édifice plutôt que de rester dans un étonnement critique. Je fais également partie d’un groupement de libraires indépendants, Canal BD, et j’ai appris que seul, on ne peut pas faire grand-chose.